Dans les années 1840 à Lyon s'était fondée une association de joyeux compagnons qui se réunissaient dans un café de la Grande Rue afin de passer de bons moments à boire. Ces réunions avaient lieu dans la "cour des Voraces": cour du 9, place Colbert, qui traboule avec la rue Imbert Colomes. Ces derniers avaient protesté lorsque le pot (unité de mesure du vin à Lyon avant la révolution) était passé de 1 litre 04 à 48 centilitres pour le même prix, en 1846 et exigèrent d'être servis dans des pots anciens; ils aimaient à y boire à même le goulot et c'est ainsi qu'ils furent appelés "Voraces".
Parmi eux, essentiellement des petits chefs d'atelier. Voulant remettre en cause la manière de travailler, ils vont tenter de faire peur aux Républicains, en s'armant à l'occasion des journées révolutionnaires de février 1848.

En 1848-49, les Voraces se soulèvent: 400 d'entre eux s'emparent de l'école militaire malgré 150 soldats mis en fuite sous la violence des assauts; l'Hôtel de Ville est pris, et à la Croix Rousse les ouvriers repoussent les colonnes de soldats. Les Voraces se rendent maîtres de la ville pour plusieurs mois.

Mais le 15 juin 1849, les autorités reprennent brutalement le pouvoir; on dénombrera 150 morts du côté des ouvriers, et 80 du côté de l'armée.
Le mois suivant, 1200 personnes seront arrêtées.

Prudent, l'empereur Napoléon III veillera au démantèlement des fortifications de la Croix-Rousse et au rattachement, en 1852, de celle-ci à la Ville de Lyon.